Monteton
1 - Monteton, le bourg au bout d'un promontoire.
Aujourd'hui, le ciel est un moutonnement de nuages ; l'air est humide et immobile. La végétation resplendit de bonne santé. Pigeons, huppes et petits oiseaux s'enfuient devant la voiture : nous allons à Monteton.
Il y règne une animation joyeuse : de nombreux randonneurs s'apprêtent à partir.
Le bourg se dresse au bout d'un promontoire : l'église, quelques maisons à colombage, le château, la halle et la place.
L'église
Une maison à colombages
Le château
La halle
La place
Dans le bourg, Les maisons appartiennent à trois phases de construction : maisons à colombages des années 1500, petites maisons sans étage, avec des murs en tuf, plus récentes, et bâtisses parfois imposantes de la fin du 19e siècle.
Voici de belles maisons à colombages :
Puis, ces maisons sans étage et bâties en tuf :
Existe-t-il des restes architecturaux civils antérieurs aux années 1500 ? Peut-être cette fenêtre à meneau et les puits :
L'église est imposante, avec son clocher-mur et sa halle installée au pied du clocher-mur, autour du porche principal :
La petite halle de l'église
Le fronton du château rappelle celui du château de Duras, et, en bout de son promontoire, Monteton fait partie de la même typologie urbaine que Duras, en plus petit et en plus modeste, certes, mais avec tellement de charme !
Le château en 1974
2 - Détails architecturaux
L'église possède un porche latéral similaire au porche principal :
Près du choeur, une petite porte basse a été murée jadis :
Sur la place de l'église, se dresse un arbre :
J'aurais vu volontiers un ormeau mais il semble que ce soit un catalpa majestueux. Jadis, il y avait souvent un ormeau à proximité de nos églises. Avant la création des communes, en 1791, les habitants de la paroisse se réunissaient autour de l'ormeau, après la messe du dimanche, pour régler les affaires communes. Est-ce pour abriter leurs réunions que fut édifiée la halle qui entoure le porche ?
La charpente comprend de belles poutres et des troncs à peine équarris. En face du porche, la sablière porte un joli trait de Jupiter :
La charpente de la halle est une merveille. Il semble qu'elle ait été entièrement démontée, restaurée et remontée sur des pilastres qui préservent les quatre poteaux de l'humidité.
Les amateurs de casse-tête apprécieront la jonction des deux fermes :
Et l'assemblage des fermes sur les poteaux, quelle belle ouvrage !
Les maisons basses possèdent des particularités plus modestes. Elles sont édifiées en grande partie en tuf, qui désigne, dans notre région, une pierre constituée par un sable solidement aggloméré. On le trouvait tout près de Monteton, dans la vallée du Dropt. Pourquoi a-t-on utilisé le tuf et non des moellons en calcaire que l'on trouve partout dans la région ? Peut-être par raison d'économie.
Sur la façade de ces maisons, se voient encore des portes basses et parfois des fenêtres jadis murées :
Deux bâtiments nous font jouer aux devinettes. L'ancienne forge ?
Et l'ancienne boulangerie ? Qui nous donnera la réponse ?
Ces pierres qui dépassent des murs sont des aiguières, c'est-à-dire le déversoir d'un évier taillé dans un énorme bloc de calcaire ; l'évier se trouvait à l'intérieur de la maison, dans la pièce où l'on vivait, et qui comprenait la cheminée, la table et souvent, le lit des parents. La maison avait une seconde pièce, la chambre des enfants. La cheminée brûlait chaque jour de l'année ; on y faisait cuire les aliments et l'hiver, elle apportait un peu de chaleur.
Combien y avait-il de puits dans le bourg de Monteton ? Un habitant nous le dira. Nous en avons vu deux, très anciens. L'un se trouve en bout du promontoire, l'autre, sur la place du village.
Nous continuerons cette promenade dans Monteton en allant voir :
3 - L'exposition d'art moderne
Art moderne ou contemporain, je ne sais plus. Le titre de l'exposition est en anglais et vise les techniques utilisées et peut-être aussi le regard de l'artiste. Nous entrons. Sculptures, gouaches, huiles, gravures, photos, supports et matières variées...
Je regarde, je photographie, avec la permission des artistes présents. Très vite, je me rends compte que mes photos ne restituent pas la plénitude des oeuvres ; si elles vous donnaient l'envie d'aller à Monteton voir cette exposition, ce serait gagné !
Des assiettes, une photo gigantesque et superbe. Ma photo bousille le blanc des assiettes et ajoute une lueur lamentable de flash... Il faut voir l'original !
Curieux paysage qui me donne envie d'y flaner :
Superbe tête posée, presque figée, dans une ribambelle de traits et de taches qui attirent le regard et le promènent entre des formes et des nuances de gris. Je croyais que c'était un monotype, non, c'est une gravure tirée à 12 exemplaires.
Elle est posée sur le sol et, à un moment, je me retrouve à quatre pattes pour mieux l'admirer :
Je renonce à vous montrer quelques sculptures en bois et en acier et je le regrette : les photos que j'en ai faites ne valent rien et chacune de ces sculptures s'ouvre sur un monde dont on voudrait dépasser les besoins et les rythmes pour mieux profiter de la sérénité qu'il inspire.
Nous avions été reçu par l'un des artistes. S'il m'avait offert une oeuvre de mon choix, j'en aurais emporté trois, si pas plus !
4 - Le monument aux morts
Je n'ai rien trouvé sur les soldats Fabès, Luc, Laurent, Lacombe et Terrier. Ils sont probablement nés dans une autre commune que Monteton puis, sont venus s'y établir et probablement s'y marier, avant de partir pour le front où ils sont morts. Un Montetonais pourra trouver les informations qui nous manquent dans les registres d'état-civil de Monteton.
Voici quelques renseignements sur les autres, pour nous les rendre un peu plus proches.
P. Auguste. Il s’agit de Guillaume Auguste, né le 24 juillet 1893 à Lévignac, classe de 1912, 2ème classe au 2ème Régiment de Zouaves, n° matricule 11269/941, mort pour la France le 10 septembre 1914 à l’hôpital de Brest, genre de mort inconnu. Bataille de la Marne.
G. Bousquet. Il s’agit de Charles Pierre Bousquet, né le 26 février 1886 à Monteton, classe de 1906, soldat au 53e R. d’infanterie, matricule 20750/185, mort pour la France le 15 décembre 1914 à Bois Quarante, Belgique, tué à l’ennemi.
P. André. Il s’agit de Paul Léon André, né le 24 avril 1881 à Tourtres, classe de 1901, 2ème classe au 153ème Régiment d’Infanterie, matricule 013223/111, mort pour la France le 15 mai 1915 à Neuville St-Vaast (Pas-de-Calais), tué à l’ennemi. Bataille de l’Artois.
L. Delage. Il s'agit de Louis Delage, né le 8 novembre 1885 à Monteton, classe de 1905, soldat au 14ème Régiment d’Infanterie, matricule 2278/1112, mort pour la France le 10 juillet 1915 à Janduce, (?) Meuse. Bataille de l’Argonne.
P. Borderie. Il s'agit de Pierre Aurel Borderie, né le 27 juillet 1886 à Monteton, 2e classe au 146e d’infanterie, classe de 1906 au recrutement de Marmande, matricule 018862/215, mort pour la France le 16 avril 1917 à Vendresse, Aisne, tué à l’ennemi. Premier jour de l’offensive Nivelle sur le Chemin des Dames.
P. Jamet. Il s'agit de Pierre Jamet, né le 14 janvier 1880 à La Sauvetat du Dropt, classe de 1899, 2e classe au 412e Régiment d’Infanterie, matricule 9268/412, mort pour la France le 22 juillet 1918 à Vierzy, Aisne, tué à l’ennemi par balle. Deuxième bataille de la Marne.
Batailles de la Marne, de l'Artois et de l'Argonne, front belge, Chemin des Dames, où sont morts les jeunes soldats de Monteton, ce sont les grandes offensives de la Première Guerre Mondiale. Le plus jeune avait 21 ans et le plus âgé 38 ans. Ces noms gravés dans la pierre : autant de drames qui marquèrent des familles et eurent de graves répercussions sociales, financières et patrimoniales. Pour leurs proches, que de pentes a-t-il fallu remonter... Cela valait bien un bref arrêt devant le monument aux morts de Monteton.
Nous terminons notre promenade en prenant un café à deux pas de la vieille halle. Nous nous étions régalés en découvrant Monteton.
Je veux photographier Michel. Il refuse : "Ce n'est pas la peine, me dit-il, il y a suffisamment de belles choses à voir à Monteton et, depuis ma montgolfière, dans les environs de Monteton"...
Il a raison.
Pour faire un vol en montgolfière, contactez-moi :
Michel Chateau, Saint-Jean-de-Duras, 05 53 89 01 25
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